Camille Lacourt face à l’épuisement : Un burn-out dévoilé « Pas une faiblesse, mais une force »

0
228

Camille Lacourt, ancienne figure emblématique de la natation française et sportif d’excellence, a vécu des moments de gloire mais aussi des échecs déchirants. Des échecs qui ont eu un impact significatif sur sa santé mentale. Invité dans « Fort Boyard » ce samedi 29 juillet 2023, il se livre sur une période sombre de sa vie, un épisode de burn-out suite aux Jeux Olympiques : « On le voyait vraiment comme une maladie de faibles ». (Crédit photo : Kristy Sparow/Getty Images)

Alors que Paris se prépare à accueillir les Jeux Olympiques 2024, une question se pose : Que se passe-t-il lorsqu’un sportif échoue à atteindre ses objectifs ? Comment gère-t-il l’après-compétition, surtout lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes ? Camille Lacourt offre une réponse sincère et touchante à ces questions.

L’effondrement de Camille Lacourt : Un burn-out sportif démasqué

Dans une interview accordée à Santé Magazine le 22 mars 2023, au cours de la semaine de la Recherche en santé mentale avec la Fondation pour la Recherche Médicale, Camille Lacourt dévoile sa lutte contre le syndrome d’épuisement professionnel, un phénomène encore méconnu dans l’univers sportif. « Cela m’est arrivé à Londres en 2012. Aux Jeux Olympiques, le rendez-vous que tous les athlètes attendent. »

Au terme de plusieurs mois d’entraînement intensif, le nageur français échoue de peu à monter sur le podium, terminant à la quatrième place. Un résultat honorable, certes, mais un échec amer pour ce sportif en quête de perfection. « J’étais anéanti. On est dévasté par un sentiment d’autodépréciation. On a l’impression d’avoir tout perdu : du temps, de l’honneur, de la force de caractère. »

Des signes de dépression et une sensation d’échec persistante

Abattu par sa performance, Camille Lacourt revient en France et sombre peu à peu dans un tourbillon de pensées négatives. « On peut presque parler de dépression : aucune envie de me lever le matin, alors que j’avais une vie bien réglée, avec des heures de repas précises et une alimentation saine. Tout était devenu chaotique. J’avais l’impression que tout ce que j’avais fait jusqu’alors, n’avait servi à rien. C’est dur de penser qu’on a bien fait les choses pour rien. »

Aujourd’hui, il admet que cet échec n’était pas vain : « En réalité, ce n’était pas pour rien car on grandit et on devient plus fort après. Mais quand on est dans ce burn-out, dans cette zone de non-retour où rien ne nous touche, on a l’impression de mener une vie sans saveur. »

Un sentiment de solitude malgré l’entourage

Malgré ses difficultés, Camille Lacourt a eu la chance d’être bien entouré. À l’époque, il était en couple avec l’ancienne Miss France Valérie Bègue, et en octobre 2012, il devient papa d’une petite fille, Jazz. Malheureusement, malgré l’amour de ses proches, le moral n’est pas au beau fixe : « J’ai eu beaucoup de chance, j’étais très bien entouré, que ce soit par mes amis ou ma famille. Mais quand on traverse une période comme celle-là, on est seul, quoi qu’il arrive. On peut sentir tout l’amour du monde, mais c’est superficiel. C’est comme si on avait une brûlure profonde et qu’on appliquait de la crème dessus. C’est à l’intérieur que ça brûle et que ça fait mal. »

Il confesse : « Au début, j’étais submergé par ce burn-out. Je ne savais pas où cela allait m’emmener. J’avais l’impression de tomber dans un abîme sans fin. » Jusqu’à ce jour où il a décidé de reprendre sa vie en main : « Un matin, je me suis dit : ça suffit. C’est aujourd’hui que je touche le fond. J’accepte d’avoir pris cet échec de plein fouet. J’accepte d’avoir été humain et d’avoir craqué mentalement, c’est le jeu. »

Un appel à changer la perception du burn-out

Camille Lacourt n’est pas le seul sportif à avoir souffert de problèmes de santé mentale. Marie-José Perec ou Simone Biles ont aussi parlé de leur burn-out sportif, tout comme la tenniswoman Naomi Osaka qui a évoqué son anxiété. Lacourt insiste : « Quand un sportif fait un burn-out, ce n’est pas le physique qui lâche en premier. »

Il souhaite ainsi changer le regard porté sur cette maladie : « Au début, je pense que ce burn-out était vraiment considéré comme une maladie de faibles, mais en réalité, c’est tout le contraire. Je crois que les personnes qui font un burn-out, qui vivent ces moments extrêmement difficiles dans leur vie, sont mentalement très fortes. Ce sont des personnes qui ont constamment repoussé leurs limites, pensant qu’elles pouvaient supporter plus que le reste du monde ou le reste de l’entreprise. Et à un moment, ça ne fonctionne plus. »

Alors que les Jeux Olympiques de Paris approchent, ces paroles sont d’une importance capitale. Ces confidences sont essentielles pour changer la façon dont le burn-out est perçu et traité, notamment dans le milieu du sport de haut niveau.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici